Le chemin vers la construction écologique
Comment décarboner le secteur de la construction ? Selon les estimations d’IFC, sur la part de 40 % que représente le secteur de la construction dans les émissions mondiales de carbone, environ la moitié est imputable au chauffage, à la climatisation et l’alimentation en électricité des bâtiments. Il est possible d’atténuer ces émissions en concevant les nouvelles structures de manière écoénergétique : orientation du bâtiment vers l’ensoleillement, développement de l’ombrage extérieur ou encore réduction de la taille des fenêtres. On peut aussi améliorer les édifices existants grâce à des mesures de rénovation légère qui consisteront, entre autres pratiques et technologies durables, à utiliser des systèmes de refroidissement et de chauffage plus efficients, installer des compteurs intelligents et appliquer une peinture réfléchissante sur les surfaces extérieures et les toits. En plus de lutter contre le changement climatique, ces mesures seraient synonymes d’économies d’argent pour les propriétaires. Le rapport cite l’exemple d’un entrepôt d’un étage à Bogota (Colombie), où le choix d’une toiture réfléchissante pourrait réduire les factures d’électricité de plus de 20 000 dollars par an par rapport à un bâtiment traditionnel.
La production des matériaux de construction — ciment et acier principalement —, est l’autre grande source d’émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du bâtiment, auxquelles elle contribue à hauteur de 50 % environ. La production de ciment, en particulier, est l’activité à plus forte intensité de carbone dans le monde. Mais le recours à des sources de combustibles telles que la biomasse, les déchets et les résidus industriels, combiné à l’utilisation d’énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire, en remplacement du charbon, peut réduire de 20 % les émissions liées à la production de ciment L'adoption de mesures de maîtrise de l'énergie et des ressources peut économiser jusqu'à 30 % des besoins en électricité des cimenteries. Par ailleurs, en ce qui concerne l'industrie sidérurgique, l'injection d'oxygène pur dans les hauts fourneaux permet de faire baisser la consommation de charbon et de réduire les émissions de 15 à 20 %.